Une forte explosion a été entendue ce dimanche après-midi dans la rue commerçante animée d’Istiqlal, au cœur d’Istanbul. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une « vilaine attaque » qui a fait « six morts et 81 blessés, dont deux grièvement », selon un bilan final rendu dans la soirée par le vice-président turc Fuat Oktay. “Les premières observations indiquent une attaque terroriste”, a déclaré Recep Tayyip Erdogan. “Nous considérons qu’il s’agit d’un attentat terroriste dû à l’explosion d’une bombe déclenchée par un assaillant qui serait une femme, selon les premières informations”, a déclaré Fuat Oktai. L’attaque n’avait pas revendiqué la responsabilité en début de soirée. “Les auteurs de cette attaque odieuse seront démasqués. Que notre peuple soit assuré que les auteurs seront punis”, a-t-il promis deux heures après l’explosion. Recep Tayyip Erdogan a assuré que “les tentatives de piéger la Turquie et la nation turque dans la terreur ne pourront atteindre leur objectif ni aujourd’hui ni demain, pas plus qu’hier”.
“Nous n’avons pas peur”
L’explosion s’est produite peu après 16h00 heure locale (14h00 heure française), alors que la foule rue Istiqlal était particulièrement dense. “Nous n’avons pas peur, nous avons entendu l’explosion, mais nous restons ouverts jusqu’à ce que la police vienne nous demander de fermer”, a déclaré à l’AFP Mustafa Guler, gérant d’un restaurant de quartier, Keif. “Je n’ai pas peur”, a déclaré Derin, gérant d’un hôtel situé dans une ruelle à 200 mètres plus bas. “Mais je suis en colère”, a-t-il ajouté, se qualifiant de “supporter de l’opposition”. “En colère que mon pays soit à nouveau dans cette situation.” Les touristes ont continué dimanche soir à se promener près du site de l’explosion. “Nous n’avons pas peur, nous le savons [les attentats] ça arrive très souvent dans ce genre de pays », explique Sylvana Sassa, une Gabonaise de 27 ans arrivée à Istanbul il y a 10 jours. “Comme nous ne restons pas longtemps, nous avons continué nos achats [après l’explosion]et nous serons de retour demain matin.” D’après les images diffusées sur les réseaux sociaux au moment de l’explosion, celle-ci se fait entendre de loin, accompagnée de flammes et déclenche aussitôt un mouvement de panique. Un grand cratère noir est également visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps au sol à proximité. La rue Itstiqlal avait déjà été touchée auparavant lors d’une campagne d’attentats en 2015-2016 qui visait principalement Istanbul. Revendiquée par le groupe Etat islamique, elle avait fait près de 500 morts et plus de 2.000 blessés.